Comment bien vivre son expatriation ?

L’expatriation est une aventure qui n’est pas toujours simple, et une aventure qui n’est pas toujours voulue non plus d’ailleurs. Quitter son cocon bien douillet pour aller se confronter à un monde qu’on ne connaît pas demande courage et audace. Lorsqu’elle est volontaire, l’expatriation peut faire suite à un bouleversement dans notre vie (une perte douloureuse, la peur viscérale de passer à côté de son existence, un grand changement…) qui nous donné l’élan nécessaire pour quitter notre nid protecteur. En soi, l’expatriation n’est ni bonne ni mauvaise. Mais pour oser se jeter à l’eau, il faut une importante énergie psychique.

Je vous propose donc, à travers cet article, quelques pistes pour vivre au mieux cette expérience sur le plan psychologique.

Bonne lecture !

Avant de partir : Préparer son expatriation – motivations, immersions culturelles et attentes

Pourquoi partir en expatriation ?

Il est essentiel de clarifier les raisons qui nous poussent à partir. Comprendre pourquoi on choisit de s’expatrier permet de mieux préparer son départ et de définir des objectifs clairs.

– S’agit-il d’une expérience temporaire ou d’un changement définitif ?

– Souhaite-t-on avant tout découvrir une nouvelle culture, améliorer sa carrière, fuir une situation, se rapprocher de quelqu’un… ou tout cela à la fois ?

– Est-on prêt à apprendre (ou perfectionner) une langue, à adapter son mode de vie, à revoir ses habitudes ?

– Qu’attend-on de cette expérience, et qu’est-on prêt à sacrifier pour la vivre ?

Bien sûr, les réponses à ces questions pourront évoluer avec le temps. Mais les poser dès le départ est indispensable pour anticiper les défis liés au choc culturel et à l’adaptation à une nouvelle vie. En se préparant mentalement et en fixant des attentes réalistes, on facilite son intégration dans un nouveau pays.

S’immerger dans la culture avant le départ.

Une fois les raisons du départ clarifiées, il est intéressant de commencer à s’immerger dans la culture du pays où l’on se rend, sans forcément bouger de chez soi d’ailleurs. On peut se renseigner sur l’histoire du pays, ses us et coutumes, sa langue, son organisation politique, économique et sociale, ses traditions, ses plats typiques ou encore sa façon de cuisiner.

L’idée n’est pas de se surcharger mentalement, mais simplement de nourrir sa curiosité. Si vous aimez cuisiner, testez des recettes locales. Si vous aimez lire, explorez la littérature du pays. Si vous êtes passionné de musique, plongez-vous dans ses sonorités traditionnelles.

Adoptons un regard d’enfant, émerveillé par tout ce qui compose ce futur pays, comme si nous découvrions le monde pour la première fois. Cette préparation culturelle améliore l’adaptation, aide à mieux gérer le dépaysement et à réduire le choc culturel à l’arrivée.

Pourquoi ce conseil ? Parce qu’il permet de mieux anticiper ce qui nous attend, de rendre l’inconnu plus familier et nos attentes plus réalistes. En intégrant peu à peu des repères culturels, on arrive plus préparé et plus serein.

Pendant le séjour : Vivre son expatriation – adaptation, gestion des émotions et intégration

Prenez le temps de savourer.

Une fois sur place, il est utile de se demander : Tout ce que j’avais appris avant de partir est-il vrai ? Quelles sont les différences que je constate ? Comment est-ce que je me sens face à cela : est-ce mieux que prévu. ou plus déroutant ?

L’essentiel est de conserver un esprit d’émerveillement et d’ouverture. Tenir un carnet de voyage, où l’on note ses découvertes, ses émotions, ses surprises, aide à mieux comprendre les différences culturelles et à prendre du recul sur son expérience. Cette pratique nourrit la curiosité, favorise une adaptation plus fluide et contribue à préserver un bon équilibre psychique tout au long du séjour à l’étranger.

Accepter qu’il y ait des hauts et des bas du quotidien.

De même que dans votre pays d’origine, il y aura des jours avec… et des jours sans. Vous pouvez vous demander : Comment faisais-je, avant de partir, pour traverser les journées plus difficiles ? Ces méthodes me conviennent-elles encore ici ?

Si oui, reprenez-les sans hésiter. Sinon, explorez de nouvelles façons de prendre soin de vous et de retrouver un meilleur équilibre.

Ne pas s’oublier.

Au début, on absorbe énormément de nouvelles informations. Il est donc important de prendre le temps de s’écouter.  Si vous vous sentez plus fatigué, accordez-vous du repos. Si votre culture d’origine vous manque, offrez-vous un moment pour vous y replonger : préparez un plat familier, écoutez votre musique préférée ou échangez dans votre langue maternelle. N’oubliez pas qui vous êtes, en gardant à l’esprit que votre identité peut évoluer au fil de cette expérience.

Comment faire quand on ressent un blocage ?

Si vous vous sentez bloqué, irrité ou agacé par cette nouvelle culture, prenez le temps de mettre des mots sur ce que vous ressentez. Il se peut que certains éléments de votre histoire personelle résonnent avec ces émotions.

Ce peut être un moment de désillusion : le pays où vous aviez imaginé réussir votre vie ne correspond pas à vos attentes – d’où l’importance, avant de partir, de bien clarifier vos motivations pour vous assurer que vos objectifs sont réalistes.

Parfois, ce sont des petites choses du quotidien qui déclenchent ces ressentis. par exemple, ne pas trouver son fromage préféré au supermarché (je parle en tant que française) peut raviver un sentiment de manque, comme si une part de votre identité restait incomplète. Cela peut même aller jusqu’à donner l’impression que le nouveau pays vous rejette, ce qui n’est pas toujours le cas.

Le retour (quand il y en a un) : Revenir et se réinventer – changement, bilan et nouvelle étape

Comprendre que le retour est une nouvelle étape.

Après s’être immergé dans une culture différente pendant un long moment, comment ne pas changer ? On ne reste pas un nouveau-né toute sa vie, heureusement. Alors, pourquoi ne pas accepter de ne plus être la même personne après une expatriation ?

Peut-être avez-vous du mal à mettre des mots sur ces changements. Prenez donc un moment pour y réfléchir :

– Qu’est-ce qui est important pour vous, aujourd’hui ?

– Quelle serait la meilleure façon de vivre votre vie, maintenant ?

– Qu’est-ce qui donne du sens à votre existence à ce stade ?

– Avec qui souhaitez-vous avancer à présent ?

J’insiste sur le « maintenant » parce que, tout comme vous êtes différent aujourd’hui, vous continuerez à évoluer dans le futur. Ces questions pourront donc être posées à nouveau plus tard.

Prenez le temps d’être fier de vous et de ce que vous avez accompli.

Bravo ! Gardez précieusement toutes vos photos et souvenirs de ce que vous avez vécu là-bas. Vous pourrez les consulter plus tard, notamment lors des moments de doute, pour vous rappeler des instants positifs et heureux.

Conclusion

S’expatrier c’est être confronté à une nouvelle culture, souvent porteuse de normes sociales parfois très éloignées de ce que l’on connaît ou de ce que l’on a appris. L’expatriation est une aventure en soi, mais aussi une expérience profondément personnelle, où tout peut être remis en question face à la différence. Ce n’est pas une aventure faite pour tout le monde, mais c’est aussi une occasion unique de grandir en tant qu’être humain.

D’ailleurs, si vous ressentez des blocages qui deviennent trop lourds au quotidien, je peux vous accompagner pour que vous puissiez mieux vivre cette aventure.